Pourquoi le prix de l’énergie augmente ?
Si le prix de l’énergie s’avère très variable depuis plusieurs années, c’est la conséquence directe de plusieurs facteurs. Outre les conditions météorologiques et le dérèglement climatique, qui apportent leur lot de pointes de consommation électrique, notamment en hiver, des tensions à l’international ont perturbé le marché.
Afin de limiter la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a alors mis en place un « bouclier tarifaire », dès octobre 2021. Cette véritable couverture énergétique a permis de plafonner la flambée des tarifs. C’est la fin progressive de ce « bouclier » qui a donc provoqué une nouvelle augmentation de la facture d’électricité des utilisateurs.
L’État, qui avait réduit la taxe intérieure de consommation finale (TICFE) à 1€ le MWh, avait pris à sa charge 37% du montant des factures d’électricité. Cette taxe est remontée à 21€ le 1er février 2024 et sera définitivement rétablie, sans couverture par l’État, à partir de février 2025.
Comment est fixé le prix de l’électricité ?
En France, les prix sont fixés par les pouvoirs publics et réglementés par l’État. La Commission de Régulation de l’Energie (CRE), l’organisme chargé de réguler le marché, propose ensuite des tarifs aux fournisseurs. Les offres d’électricité reposent ainsi sur deux tendances :
- les coûts d’utilisation du réseau, qui vont de la production à son acheminement
- les évolutions des marchés de gros

Plus concrètement, le prix du kWh coûte aux alentours de 0,08€ à EDF. En y ajoutant les frais et les taxes, EDF refacture ensuite le kWh entre 0,20€ et 0,30€ aux consommateurs, voire à 0,40€ dans certains cas. Soit deux fois plus qu’il y a deux ans.
À titre de comparaison, et sans compter les travaux de rénovation de toiture, l’énergie autoproduite grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques revient à un coût moyen de 0,06€ à 0,09€.
Après des mois de confinement, la sortie de la crise sanitaire a tiré la demande et les prix à la hausse. Il a notamment fallu relancer une grande partie du parc nucléaire : la France, d’ordinaire autosuffisante, a été obligée de se tourner vers le marché européen de l’électricité. Et à la suite de l’invasion de l’Ukraine, lancée par la Russie en février 2022, les prix du marché ont explosé : la Russie était alors l’un des principaux fournisseurs de gaz en Europe.
Pourquoi le prix de l’électricité est indexé sur le gaz ?
Il faut encore une fois se tourner vers le marché. La production d’électricité en Europe est en bonne partie réalisée à partir de gaz naturel, dont la Russie était un fournisseur privilégié. On estime qu’entre 2018 et 2021, 40% du total du gaz importé en Europe venait de Russie.

La volonté de l’Union Européenne (UE) de réduire cette dépendance, à la suite de l’invasion de l’Ukraine, ainsi que la baisse drastique des exportations de gaz russe vers le vieux continent, a provoqué la flambée des coûts.
Les prix du gaz et de l’électricité, qui sont « couplés », ont donc logiquement suivi une explosion similaire et impacté les montants des factures. L’UE met en place des alternatives, tandis qu’en France, le « bouclier tarifaire » avait limité à 4% l’évolution du tarif réglementé de vente (TRV).
Est-ce que le prix de l’électricité va baisser ?
Il est malheureusement fort probable que ce ne soit pas le cas.
Non seulement l’électricité augmente pour les ménages de 4,4% par an depuis 2008, mais la fin progressive du « bouclier tarifaire » devrait favoriser de nouveau l’augmentation du montant des factures d’électricité. Sans ce fameux bouclier, l’inflation des prix de l’énergie en France entre les deuxièmes trimestres de 2021 et 2022 aurait ainsi été de 3,1% plus élevée.
À titre d’exemple, la facture d’électricité moyenne pour 4 personnes tourne en général entre 290 et 350€ par mois. Mais il ne faut pas y voir une fatalité : il existe des solutions pour réduire sa facture d’électricité.